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CÔTE D'IVOIRE: SITUATION SOCIO-POLITIQUE

L’OPPOSITION IVOIRIENNE ET LA TACTIQUE DE SABOTEUR

Cette phrase du journaliste et essayiste, Vincent Hugeux "LA STRATÉGIE DE L'OPPOSITION EST INDÉCHIFFRABLE ", me rappelle un ancien entraîneur de l'Asec qui s'appelait SABOTEUR et dont la stratégie était de déconstruire le jeu de l'adversaire pour mélanger ses calculs. De son vrai nom, TRAORE Idrissa Malo dit Saboteur, a été l'entraîneur principal de l'ASEC Mimosas, à deux reprises : 1987 et en 2002. Sa stratégie fonctionnait si bien qu'il faisait coucher ses adversaires et les pliait en deux. L'Africa Sport National en a fait les frais. Saboteur sabotait le plan de ses adversaires car il n'utilisait jamais un schéma classique connu à l'image de Philippe Troussier ou Henryk Wojciech Kasperczak. Saboteur avait cette spécialité de fermer sa bouche au moment du sabotage du jeu de ses adversaires, les faire transpirer à grosse goutte et souffrir, la stratégie étant de les pousser aux erreurs pour frapper là où ça fait le plus mal. C'est à la fin de chaque match qu'il parlait.

Saboteur n'enviait pas les grands entraîneurs car il avait réussi à créer son propre système de jeu, plaçait chaque joueur à sa place pour faire fondre le plan adverse et faire pleurer l'entraîneur et son staff. C'est cette tactique que l'opposition a mis en place. Au départ, elle voulait prendre le pouvoir dans l'étau de la communication et bombardait le pouvoir à travers PdciTv, GskTv, les relais sociaux menés par ses cyberactivistes omniprésents et la frange de la population qui en avait marre du pouvoir. Mais avec le temps, ses principaux animateurs, même s’ils faisaient des déclarations sporadiques, ils s’étaient résolus à s’enfermer dans un mutisme, faisant croire à son adversaire qu’elle était à bout.

Cependant, ses relais n'ont pas pour autant baissé la garde et ont maintenu la cadence pour utiliser à temps partiel, les erreurs de l'adversaire dont la branche radicale ne faisait que commettre des bourdes régulières. La diplomatie a été explorée. Mais celle-ci n'a pas donné au départ, les résultats escomptés. (...) puis arrive ce moment fatidique du boycott actif et de la désobéissance civile combinés qui fait entrer les remplaçants nombreux sur le banc de touche: la population dont la tâche principale est de paralyser le pays à travers des barricades. L’intérieur du pays est « gâté ».

 

L'erreur de l'adversaire a été de radicaliser sa position, maintenir le rythme de la pression pour aller jusqu’au bout. Il y avait de gros enjeux : les élections devraient se tenir pour ne pas être forclos. Le « un coup KO » devrait prouver la force du pouvoir. A l’inverse, l’opposition voulait empêcher les élections pour que le pouvoir soit forclos et déclarer une transition.

L’élection a eu lieu ce qui devrait constituer une victoire du pouvoir. Cependant, il s’est retrouvé pris dans les tenailles de ses propres fautes. En sus, l’orgueil a poussé les deux camps à refuser le dialogue pour créer un climat d’apaisement. Voulant sortir de lui-même, le pouvoir s'est appuyé sur une force parallèle qui a été pris à partie par des populations gonflées à bloc accompagnées de caméras disponibles dans les portables. L’actualité sur la crise est relayée minute par minute sur les réseaux sociaux avec les commentaires qui l’accompagnent. Tout cela a froidement exposé les bourdes du pouvoir. La déclaration du président sortant après son vote face aux journalistes occidentaux a montré clairement un aveu d’échec et la fin d’une époque : "Vous devez arrêter d'imposer des normes de l'occident aux africains. Nous sommes suffisamment majeurs pour gérer nos pays. Nous le faisons en fonction de nos objectifs. La Côte d'Ivoire est un pays qui est sorti de crise, qui a besoin de stabilité. Et c'est au nom de cette stabilité, que j'ai personnellement accepté de faire ce mandat auquel j'avais renoncé. Donc je crois que ça suffit comme ça. Je vous remercie. "

La réalité, c’est que les élections se sont déroulées dans un climat de violence et un taux de participation en dessous de la moyenne. Les proclamations des résultats partiels ont montré les failles du système mis en place par le pouvoir : des calculs faits dans la précipitation qui donnent des pourcentages dépassant parfois les 100%. Le pouvoir ne s’est-il pas trahi par le bourrage des urnes et une tentative de montrer que les élections se sont bien déroulées ? Sur ce point, la quasi-totalité des analystes sont de même avis : les élections sont un échec.

Cela constitue une victoire de l’opposition qui a déjà appelé à une transition civile. Le schéma 2011 se redessine, mais cette fois-ci, avec les mêmes acteurs disposés autrement : « Tout sauf Ouattara ». Hier déjà, toute l’opposition était chez le président Bédié, comme en 2011 au Golf. Les diplomates européens et américains semblent avoir choisi le camp de l’opposition et tourné l’épisode Ado. Comme quoi, le passé est têtu. N'est-ce pas dans une transition que nous sommes ? Attendons de voir la suite.

SOURCE: https://web.facebook.com/attoungblan.net/posts/1262469937442703

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